La Nouvelle-Calédonie connaît actuellement plusieurs gros chantiers : la pose du câble sous-marin dont les premiers travaux ont commencé en janvier 2007 pour le compte de l'OPT / ALCATEL, puis la pose du tuyau sous-marin pour les rejets de Goro Nickel ; commence à présent celui de l'usine du Nord.
A chacun de ces chantiers son lot de problèmes, dont certains sont difficiles à gérer, lorsqu'il ne s'agit plus de questions techniques, mais de conflits de personnes. Tout est dans la négociation, quelques fois houleuse et aux frais des commanditaires, ou de ses sous-traitants, qui doivent subir d'importants frais d'immobilisation et de retards (matériels et personnels prévus sur d'autres chantiers, parfois ailleurs dans le monde pour les grosses entreprises).
Comme destination à risque, la Nouvelle-Calédonie est entrain de se tailler une solide réputation, qui pourrait lui "coller à la peau" durablement (du déjà vu en matière touristique, avec certains blocages d'aéroport et manifs musclées...).
Pour le câble sous-marin, une administration fut un véritable obstacle, sur fond de réglement de comptes avec un prestataire local qui s'avérait être également coordinateur des opérations. Ce fût un casse-tête pour le sous-traitant de HONG KONG qui en fît les frais, pour trouver localement un navire autorisé à travailler.
Pour le tuyau sous-marin de Goro Nickel, après les manifestations des mouvances écologiques et de protection de l'environnement, ce sont les populations de l'île OUEN et de l'île des PINS qui ont finalement réussi à immobiliser durablement un chantier, confié à des professionnels qui, pour certains, oeuvrent dans le monde entier et garderont, à n'en pas douter, un souvenir imperissable de la Nouvelle-Calédonie et de ses tribulations.
Le chantier de pose du tuyau sous-marin a commencé le 9 février 2008, avec la connection à l'atterage (départ de l'usine). Cette journée a connu la première manifestatation d'associations de protection de l'environnement, sur le site ; les forces de l'ordre sont intervenues avec de gros moyens terrestres, nautiques et aériens ; il faut dire que tout le monde était prévenu. La pose du tuyau n'a pas été perturbée.
Après une autre manifestation à Nouméa, le 18 février, sans conséquence sur l'avancée du chantier, la 8ème longueur (4 km) était installée.
Chaque "string" (longueur) mesure environ 500 mètres de long et est acheminée depuis Nouméa, avec tous ses corps-morts (3 tonnes chacun) fixés sur le corps du tuyau, qui, du fait de l'air piégé à l'intérieur, assure sa propre flottabilité. Le remorquage dure environ 12 heures, à faible allure.
Rodée à ce genre de travaux, l'entreprise GEOCEAN est en charge du chantier, qu'elle mène avec expérience et professionnalisme, sous l'oeil vigilant de Loïc et de Pierre, un "ancien" de chez Bouygues offshore, chef de pont à bord du navire "ROV SUPPLIER" utilisé pour le positionnement et la connexion du tuyau.
La pose se fait sur des fonds de 50 mètres, des scaphandriers professionnels sont venus de métropole pour renforcer les équipes sur place, fournies par l'entreprise ETSM basée à Nouméa.
Le remorqueur "KATEA", avec son équipage de Nouvelle-Zélande, assure la mise en tension du tuyau. Deux pousseurs, le "KUMENGA" et le "LOYAUTÉ" le positionnent correctement. Dans le même temps, le ROV (Remotely Operated Vehicle) est mis en oeuvre depuis le DP (dynamic Positionning) "ROV SUPPLIER" duquel sont contrôlées toutes les opérations de pose. Grâce à la caméra du ROV et à sa mobilité, le tuyau est posé avec précision, exactement au point prévu. Ensuite, le ROV découpe les flotteurs utilisés pour déposer doucement le tuyau à sa position définitive, lors d'une phase délicate de remplissage en eau (risque de torsion du tuyau sur lui-même). Chaque élément de tuyau est connecté à l'autre le long du "ROV SUPPLIER", maintenu par des daviers au dessus d'une plate-forme de travail, spécialement aménagée pour cette opération.
Les plongeurs interviennent pour toutes les opérations de connexions et de désassemblages, jusqu'à 10 mètres de fond, éventuellement à 50 mètres en cas de problème avec le ROV. A cette profondeur, la plongée se fait en narguilé, avec un appareil respiratoire (KMB 18) assurant l'alimentation en air / oxygène et la liaison radio.
PRISE D'OTAGES des RESIDENTS de CASY
Une partie des personnels du chantier est logée à bord du navire "ROV SUPPLIER" et l'autre partie, essentiellement les prestataires locaux (plongeurs, équipages des pousseurs et deux techniciens de GEOCEAN) est logée sur l'îlot CASY en baie de Prony.
Le vendredi 22 février, à 5H30, au moment du départ des équipes de travail, cinq embarcations avec, à leur bord, une quarantaine de personnes de l'île OUEN et de l'île des PINS, accostent au ponton de l'îlot et empêchent les deux pousseurs de partir. "CASY EXPRESS", en charge du transfert des personnels, immobilisent spontanément ses bateaux. Le blocus est complet sur l'îlot, personnels et moyens pris en otage, chantier immobilisé, les communications téléphoniques rendues difficiles par manque de réseau.
Des chaînes et du bout sont passés dans l'hélice du "KUMENGA", des équipements de plongée et de l'outillage sont jetés à la mer ou volés. Sous l'oeil bienveillant du couple en charge de l'hébergement, du café est servi aux manifestants, qui envahissent rapidement les locaux, principalement le restaurant.
La tension est palpable sur l'îlot ; vers 9H15, la petite embarcation de la gendarmerie tente d'accoster, elle n'est autorisée à le faire que directement sur la plage. Les gendarmes ont été alertés au sujet d'exactions et viennent pour dresser un procès verbal. Aucune autre force de gendarmerie ne pourra accoster avant 13H, au moment de l'arrivée des négociateurs de GORO NICKEL, qui essaieront une fois encore d'expliquer la parfaite innocuité des rejets du tuyau dans l'environnement.
"ROV SUPPLIER UNDER ATTACK !" la pseudo "ATTAQUE" DU NAVIRE "ROV SUPPLIER"
A l'issue du départ des négociateurs, en début d'après-midi, par hélicoptère, commence pour les résidents de l'îlot une longue attente, dans leurs chambres, pour éviter tout risque de heurts avec les manifestants. L'inquiétude est particulièrement importante et justifiée pour le propriétaire du "KUMENGA", comme pour le pilote du "LOYAUTÉ", dont les navires sont en bout de ponton et commencent à être pillés. Leurs équipages sont au nombre de six, même nombre pour les plongeurs.
L'attitude du couple en charge de l'hébergement et du transport, donc prestataire de GORO NICKEL / GEOCEAN, est pour le moins troublante, en regard de la très zélée coopération avec les manifestants et de leur sollicitation répétée à inciter une partie des personnels à quitter l'îlot, pour Nouméa, alors que rien ne le justifie.
Vers 16H30, toutes les embarcations des manifestants quittent soudainement l'îlot CASY et se dirigent vers le "ROV SUPPLIER", qu'elles assaillent de jets de pierres.
Le capitaine du navire a-t-il cru un instant qu'il était sorti des eaux calédoniennes pour entrer dans celles de Kanaky ?
Toujours est-il que, contre toute attente et à la surprise des personnels de GEOCEAN, c'est la panique à bord au sein de l'équipage indonésien, alerte déclenchée par le commandant qui fait immédiatement route vers Nouméa, sans pilote et sans pouvoir être raisonné. Un message d'alerte est également envoyé à l'armateur, évoquant l''attaque du navire : "ROV SUPPLIER UNDER ATTACK !"
Informé qu'il se dirigeait vers l'île OUEN (lieu de départ des assaillants), le commandant fait alors demi-tour et consent à se diriger vers le port de GORO NICKEL. Au passage le catamaran assurant les transferts est lui aussi caillassé et fait demi-tour sur Nouméa.
Le 23 février, la décision est prise d'héberger tous les personnels de l'îlot, à bord du navire de croisière "NEW FLAMENCO" et de rapatrier tous les moyens nautiques sur le port de GORO NICKEL. Les négociations continuent à cette heure et le chantier est complètement arrêté depuis le 22 février, alors qu'une partie du tuyau est restée en surface, en tension derrière le remorqueur "KATEA", et que certains de ses flotteurs commencent à se détacher.
Le 25 février, en début d'après-midi, trois plongeurs vont sécuriser les bouées laissées en surface sur le tuyau partiellement émergé. Rapidement trois embarcations de manifestants arrivent et, après avoir été informés, ils laissent l'opération se dérouler, pour ensuite se prendre en photo sur le tuyau...Vaincu.
Le 26 février, le tuyau est coulé selon une procédure bien définie. Le chantier est arrêté.
En arrière, les bouées de soutien.
Ci-dessous : accouplement et connection
A noter, ceux qui chassent au fusil devant l'îlot, classé réserve marine spéciale.
En matière de protection de l'environnement, il y a mieux ! Surtout dans le cadre des revendications écologiques de cette manifestation...
Comment peut-on être autorisé à ouvrir au public un établissement dans un tel état d'insalubrité ?
INFORMATIONS LÉGALES :
La loi n°78-17 du 6 janvier 1978 " Informatique et Libertés " art. 34 vous permet de disposer d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. Les informations collectées dans les formulaires de ce site ne seront ni cédées ni utilisées pour le compte de tiers à des fins de prospection. L'utilisation du site est régie par les présents termes et conditions d'utilisation. En utilisant et en parcourant le site, vous acceptez de vous conformer aux présentes conditions d'utilisation que vous reconnaissez avoir lues, comprises et acceptées dans leur intégralité. Si vous refusez d'accepter ces conditions d'utilisation, nous vous remercions de ne pas parcourir le site et de ne procéder à aucun téléchargement d'éléments y figurant. Les moyens de communication informatiques mis à disposition des usagers ne doivent pas véhiculer n'importe quel message. Le Code Pénal art. 227-24 punit le fait de diffuser des messages à caractère violent, pornographique ou de nature à porter gravement atteinte à la dignité humaine.
Le code pénal art. 323-1 et suivant punit l'entrave du système informatique, c'est-à-dire toute perturbation volontaire du fonctionnement et l'altération volontaire des données de notre site Internet.
RESPONSABILITE :
Les documents diffusés en version électronique sur notre site Internet ont fait l'objet de nombreuses relectures de notre part mais peuvent encore contenir des erreurs. Si vous en constatez, n'hésitez pas à nous le faire savoir en nous contactant. Les textes diffusés peuvent, par ailleurs, avoir fait l'objet de mise à jour entre le moment où vous les avez téléchargés et celui où vous en prenez connaissance.
Nous ne pouvons encourir aucune responsabilité du fait d'erreurs, d'omissions, ou pour les résultats qui pourraient être obtenus par l'usage de ces informations.
Notamment, l'usage de liens hypertextes peut conduire votre consultation de notre site vers d'autres serveurs pour prendre connaissance de l'information recherchée, serveurs sur lesquels n'avons aucun contrôle.
DROITS D'AUTEUR:
L'ensemble de ce site relève de la législation française et internationale sur le droit d'auteur et la propriété intellectuelle. Tous les droits de reproduction sont réservés, y compris pour les documents téléchargeables et les représentations iconographiques et photographiques.
La reproduction de tout ou partie de ce site sur un support électronique quel qu'il soit est formellement interdite sauf autorisation expresse du directeur de la publication. Est notamment interdite la présentation d'une des pages du présent site dans une page web n'appartenant pas aux auteurs.
De même, la mise en place de liens hypertextes vers tout autre page que la page d'accueil du présent site nécessite l'accord écrit, préalable et exprès du directeur de publication. Toute utilisation des éléments du présent site à des fins différentes et/ou non autorisées fera l'objet de poursuites judiciaires en Nouvelle-Calédonie comme à l'étranger.
CONTREFACON :
Toute reproduction ou représentation, même partielle, de ce site ou de l’un des éléments contenus dans ce site par quelque procédé que ce soit, réalisée sans le consentement écrit, préalable et exprès des auteurs est interdite et illicite.
Le non-respect de cette interdiction constitue une contrefaçon pouvant engager la responsabilité civile et pénale du contrefacteur.