La GROTTE MERLET
Le Dr MERLET était quelqu'un de certainement exceptionnel et passionné, car j'ai retrouvé sa trace au cours de toutes mes plongées autour de la Nouvelle-Calédonie, depuis les grottes de Lifou, en passant par le fin fond du lagon Sud, les côtes Ouest et Est.
Il convient de rappeler, qu'à l'époque où il plongeait, le matériel n'était pas celui d'aujourd'hui. La fameuse "Fenzy" était un outil ultra moderne, que peu de plongeurs possédaient, les bouteilles était à bretelles et on ne disposait (déjà) d'aucun caisson de recompression. Quant au Dr MERLET, il allait bien loin avec son petit bateau "Comatule".
En 1993 NOUMEA DIVING a commencé à organiser des plongées sur cette grotte et les récifs alentours.
L'entrée de la grotte Merlet n'est pas évident à trouver et la plongée est tout de même profonde, nous déconseillons donc cette sortie aux plongeurs qui ne sont pas autonomes, ou qui ne sont pas habitués à plongée dans la zone des trentes mètres.
Je vous fais part du descriptif que j'en avais fait il y a déjà une dizaine d'année :
un moment magique...
Après 80 minutes de navigation avec NOUMEA DIVING, nous mouillons à quelques mètres de l'entrée de la grotte ; la mer est calme et la houle vient mourir à quelques mètres de nous, sur le grand récif extérieur.
Nous apercevons depuis la surface un tombant impressionnant et très découpé ; l'eau est extrêment claire et cette topographie me rappelle celle de l'île des Pins.
Alors que la lumière du jour s'estompe complètement, une deuxième cheminée apparaît, un peu étroite et plus haute sur notre droite. En remontant à l'intérieur, nous nous apercevons qu'il s'agit d'un cul de sac... mais habité par des dizaines de langoustes, dont les antennes nous affleurent ! Certaines sont complètement en dehors de leur trou et se figent sous le faisceau lumineux.
Puis la descente continue dans la première cheminée, vers ce qui semble être les abysses de la grotte, mais soudain... une nouvelle source lumineuse semble diffuser du fond.
Une très grande voûte s'ouvre à nous par 30 mètres de fond et, tout devant : le grand bleu.
Ce veritable surplomb, à droite de la sortie de la grotte, me fait penser à une grotte du néanderthal, sous le sommet d'une montagne qui dominerait une vallée sans fond. J'en ai le vertige.
Au moment où je me prête à penser que ma stab m'offre de bonnes ailes, un faisceau lumineux s'agite derrière nous : quelqu'un à découvert l'entrée d'une autre salle, la voûte y est plus basse et la cavité beaucoup plus petite. A l'intérieur, un gros poisson diodon nous regarde avec ses grands yeux glauques, puis s'éloigne nonchalamment. Puis, c'est une vraie colonie de crevettes qui se dévoilent à nous sur le fond de cette salle, à environ 3 ou 4 mètres de distance, elle se déplacent par ordre de taille ! une véritable armée.
Mais hélas, les paramètres de notre plongée nous rappellent à une autre réalité : il faut songer à remonter. Nous débouchons alors sur un magnifique tombant avec, sur notre gauche, une grosse bille d'environ 4 mètres de diamètre, coincée entre un énorme bloc et le mur extérieur de la grotte. Un dernier clin d'oeil à l'endroit et nous partons pour notre palier.
Le retour au bateau reste embué de la soudaineté et du grandiose de cette plongée... Je ne me rappelle plus qui se décida à rompre notre silence méditatif."
Raoul MONTHOUEL.
C'est une véritable plongée d'exploration.
Nous n'avions qu'une envie : replonger !
Le sommet par - 3 mètres, le fond est directement à la verticale... -70 mètres ? -80 mètres ?...
La photo de droite a été prise à -35 mètres, je ne voyais toujours pas le fond.
Un peu plus loin, nous avons repéré une avancée impressionnante dans le bleu du large, nous l'explorons la prochaine fois...
Il sera notre base durant tout ce weed-end plongée ; l'outil indispensable pour plongée (presque) à volonté...
