Il s'ensuit une image brouillée au niveau de la promotion de la destination et un manque de résultat affligeant en matière de fréquentation touristique, régulièrement à la baisse, en regard d'une destination pourtant exceptionnelle, tant par la richessse de sa biodiversité, que par son lagon et l'immensité d'un pays aux "mille visages" pour reprendre le slogan de la province Nord et les "trois perles de ses îles" pour reprendre celui de la province Loyauté.
Le doublement, ou le triplement des budgets sous l'étiquette "tourisme" très largement utilisée, et tout particulièrement celui du GIE de la province Sud, ne change rien aux résultats toujours plus décevants en matière de (non-)développement touristique. A noter que l'essentiel du marché se situe dans la province Sud, dont la promotion est confié au GIE NCTPS.
D'une manière générale, les mauvais résultats que nous constatons peuvent s'expliquer par plusieurs raisons, notamment :
- l'emprise des politiques sur les GIE, au détriment de celle des professionnels ; il en résulte la scission entre les 3 provinces et une image promotionnelle brouillée par la présence de ces 3 GIE concurrents plutôt que complémentaires ; ne parlons pas du gaspillage financier inhérent aux budgets d'un triple fonctionnement... ni de l'idée d'une quatrième entité "agence interprovinciale du développement touristique de la Nouvelle-Calédonie" dont la finalité serait de chapeauter le tout ! Pour le moment, les politiques usent leur potentiel en disputes éternelles, pendant que la Nouvelle-Calédonie se dépense sur des marchés dont elle a très peu à attendre, surtout en matière de retour sur ses investissements promotionels (ex : la métropole* dont chacun vient parce qu'il a de la famille ou des amis sur place) ; alors qu'elle brille par ses insuffisances sur des marchés dont elle a tout à attendre : ses voisins immédiats, dont l'Australie (à noter la récente démission du représentant du GIENCTPS en Nouvelle-Zélande, las des guerres intestinales locales).
- Une stratégie des plus discutables. Pour intéresser les marchés Australiens et Néo-zélandais, tout ce que l'on a trouvé consiste à brader la Nouvelle-Calédonie (50 % de remise sur avions et hôtels) ; pourtant il ne faut pas avoir fait HEC pour savoir qu'on ne brade jamais un produit... surtout s'il est bon. Or s'il était mauvais, ça se saurait depuis longtemps, les rapports (coûteux) n'ayant pas manqués sur le sujet. Il faudrait donc se décider à se conformer aux recommandations de ces rapports et à changer ce qui doit l'être, notamment ceux qui ne savent pas les lire et qui sont en charge de commercialiser et promouvoir le produit "Nouvelle-Calédonie" ; peut-être faudrait-il, là aussi, privilégier l'emploi local, utiliser les compétences des professionnels locaux expérimentés, écouter leurs représentants et leurs avis, relire les rapports des divers consultants et bureaux d'études ; bref, changer l'habitude consistant à toujours déconsidérer ce qui a été fait par les prédecesseurs et à se tourner vers du personnel de métropole, dont seul le "panier de crabes" semble s'intéresser à nous, souvent "grillé" dans l'hexagone et dans tous les départements outre-mer, bien trop heureux de venir ici se "refaire" et s'accrocher à leurs postes, en dépit d'objectifs non atteints.
- L'incompétence de personnels de direction recrutés à l'extérieur du pays, sans connaissance aucune des spécificités locales ou régionales, dont le "séjour" très onéreux s'entretien aux frais de la collectivité et des prestataires laissés pour compte, sur un marché aussi riche en promesses qu'en explications, pour justifier ensuite l'absence de résultats. Ne parlons pas des frustations du personnel local, souvent rétrogradé pour céder sa place à ces nouvelles têtes de direction ; ne parlons pas non plus de leurs impairs humiliants au sein de la représentation au Japon, ou de leur "maladresse" à s'afficher avec des "filles". Enfin, régulièrement de merveilleux rêves de débouchés sont ainsi élaborés au fond de bureaux climatisés, dans un dédale de couloirs feutrés ; ces grosses têtes pensantes et souvent arrogantes finissent même par se convaincre de leurs utopies, en frimant dans les salons et les représentations en tous genres. Seul bémol : avant d'aller à Paris, Tokyo, Séoul, personne n'est seulement allé voir ce qui passait ici, au port, à la plage... incapables de faire la différence entre la prestation d'un bateau pneumatique et celle d'un navire de 100 tonnes, indifférents à l'absence de ponton pour embarquer la clientèle touristique, à l'absence de toilettes, etc... On ouvre une représentation en Corée, on demande aux prestataires locaux de se préparer (à quoi ? comment ?) et on va découvrir que ces gens ne s'intéressent pas à la mer, qu'ils préfèrent la montagne, qu'ils ne parlent pas l'anglais, qu'ils n'aiment pas fréquenter les Japonais, que nous n'avons pas les infrastructures, ni les équipements, ni le personnel pour les accueillir.... N'est-ce pas "mettre la charrue avant les boeufs", n'est-ce pas faire preuve d'un extraordinaire amateurisme, pour ne pas parler d'incompétence caractérisée ? Faut-il rappeler, qu'en dehors de ses bureaux climatisés, Nouméa se bat encore avec ses détritus, ses rats qui prolifèrent et ses grèves à répétitions, alors que les Coréens sont "accrocs" de propreté... Que nous sommes dans un contexte international et concurrentiel très fort. Faut-il traîner ces PDG d'occasion, rêveurs et décideurs de tous poils, sur le vieux ponton en ruine, abandonné par le Club Med (en ruine aussi), pour qu'ils prennent conscience des réalités auxquelles sont confrontés les prestataires locaux et les touristes ?
- Le manque de représentativité de secteurs clefs, tels que le golf, ou la plongée, au sein des GIE. Les entreprises de golf se meurent financièrement, alors que dans d'autres pays elles sont un vecteur important de développement touristique, comme la plongée sous-marine. Les professionnels de la plongée, constitués en syndicat (SPPNC) du fait des spécificités de ce secteur bien particulier, se sont vu opposer, en 2005, une fin de non-recevoir de la part de la direction du GIENCTPS, lorqu'ils ont exprimé le souhait de gérer la promotion de leurs activités par l'attribution d'un budget propre, comme cela se fait en Polynésie ; actuellement, les professionnels de la plongée sont donc totalement tributaires du bon vouloir et de l'incompétence du GIENCTPS pour la promotion de leurs activités ; certains se plaignent même de ne pas être listés sur les supports promotionnels, alors qu'ils sont membres du GIENCTPS depuis des années.
- Le manque de considération, d'expression et de soutien financier des secteurs professionnels structurés, n'ayant cure des divisions provinciales et des conflits de personnes. En regard des budgets alloués, tout particulièrement au GIENCTPS et de ses résultats négatifs, le secteur important et prometteur de la plongée pourrait assurer lui-même la promotion de ses activités (à chacun ses compétences), laissant aux soins des GIE la promotion plus générale de la destination "Nouvelle-Calédonie". Au lieu de cela, on assiste pour des raisons de copinage et d'incompétence, notamment de la part du GIE NCTPS, au boycott de précieuses informations mises à disposition du public, notamment sur certains sites internet spécialisés dans la plongée, ainsi qu'au boycott d'entreprises particulièrement représentatives de ce secteur... Un comble de la part d'un GIE, qui semble n'avoir pour priorité et principal soucis que les statistiques d'entrées (très imprécises) visant à justifier à la fois ses dépenses pharaoniques et son existence (on faisait aussi bien, il y a 20 ans, sans GIE).
- Une dérive dans les dépenses promotionnelles. Il serait d'ailleurs intéressant que la chambre territoriale des comptes s'intéresse de plus près à l'utilisation, pour le moins très large, faite par le GIE NCTPS des fonds qui lui sont alloués : financement de jeux télévisés (Koh Lanta), de déplacements de sportifs (jubilé Karembeu), etc. Sans nul doute, le contribuable et les prestataires touristiques n'auront jamais le retour sur investissement en rapport avec ces coûteux frais de déplacements, de missions, de réceptions et de représentations. Ces dépenses ne sont donc pas justifiées et ce type de gestion est tout à fait reprochable. Dans le secteur privé, aucun chef d'entreprise ne pourrait se permettre une politique aussi dispendieuse, sans résultats probants, tant vis-à-vis de ses actionnaires, de ses employés, mais aussi du fisc, voire de la justice...
- Le manque d'inspiration générale par rapport à ce qui se fait ailleurs et qui marche parfaitement : création de GIE "Plongée"comme en Polynésie ou en Australie, films publicitaires dans les avions, bureaux d'accueil/ventes groupés grâce aux GIE spécialisés par secteurs d'activités, etc. Ici, tout est fait pour décourager ce genre d'initiatives, à commencer par celles des secteurs dit "à niche", comme la plongée, dont les représentants sont tout simplement ignorés, au profit d'intérêts particuliers.
- Complication maximum pour employer du personnel d'encadrement étranger, alors que c'est indispensable pour certains secteurs d'activités, tout particulièrement celui de la plongée (à haut risque), avec des pays comme le Japon ou la Corée (dont on nous rebat les oreilles, avec encore des prévisions mirobolantes), voire avec la Chine. Après avoir trouvé "l'oiseau rare" pour encadrer la clientèle (ce qui n'est déjà pas simple, demande du temps et des traductions difficiles), il faut alors un délai minimum de 4,5 mois de procédures administratives avant d'avoir la sacro-sainte autorisation de travail et de séjour ! Ajoutez-y, in fine, un mois d'essai qui peut tout remettre en question... Ce délai est de moins de 10 jours pour travailler chez nos voisins et concurrents avec le fameux "working holidays" (vacances travail) pour lequel les postulants se bousculent. Résultat : il est déjà extrêment difficile d'attirer des moniteurs Japonais, alors ne parlons pas des Coréens, pourtant indispensables au développement, voire au maintien, des activités de plongée avec les touristes en provenance de ces pays.
- Une législation complètement inadaptée, appliquée aux entreprises du secteur des activités touristiques en matière "d'agrément" : certains secteurs, notamment celui de la plongée, n'étant absolument pas pris en considération par le législateur local et devant satisfaire des exigences restrictives et coûteuses, relevant d'autres secteurs (charter à la personne, transport de passagers), jusqu'à conduire à la mise en infraction d'entreprises exemplaires, parfaitement respectueuses de tous les règlements qui les concernent, pourvu qu'on les leur appliquent, quand ils existent ! Là encore, flou et amateurisme sont à reprocher aux directions concernées (affaires maritimes, jeunesse et sport), mais on pourrait tout aussi bien parler de violation de la loi, par refus d'application ou fausse interprétation de textes de loi. Un comble dans un pays qui donne la priorité au développement touristique et à la plongée en particulier ! Ah, doux séjours indexés sous les cocotiers... qu'offrent certaines administrations à double casquette (Etat et Nouvelle-Calédenie). Pourvu que ça ne dure pas ! et que les politiques veuillent bien prendre leurs responsabilités, en s'intéressant aux dossiers et en ayant le courage de contredire un chef de service.
- L'absence totale de soutien de la part du GIE à ses membres, pour aider à résoudre des soucis d'ordre administratif, connus et récurrents, alors précisément que ce serait du ressort des politiques, aux commandes de ces groupements, et du GIENCTPS en particulier.
- Complète ignorance des rapports commandés, à grand frais, pour mieux appréhender le secteur du tourisme : "Etat des lieux de la Plongée", rapport KPMG, rapport L. HARRIS... Non seulement ils répètent à peu près tous la même chose, mais on se demande si quelqu'un les lis...
La liste des raisons des insuffisances de notre destination pourrait être longue et ne se veut pas exhaustive sur cette page d'information et de réflexion, à chacun d'apprécier.
Tous commentaires concernant ce sujet sont les bienvenus et peuvent être publiés sur notre page "Actualité", si vous le souhaitez.
Bonne visite des sites Internet respectifs aux trois GIE et surtout, bon séjour en Nouvelle-Calédonie, petite île du Pacifique.
* Vous voulez arrêter de rêver ? Comparez donc les prix d'un séjour plongée complet en Egypte (croisière Fury Shoal, 8 jours de pension complète, 3 plongées par jours, au départ de Paris, avec Ultramarina, 959 € / 114.437 Xpf) et un simple A/R sur la NC : c'est tout simplement éloquent. Evidemment, aucune agence de plongée en Europe ne propose d'aller en NC (pourtant ils ont tous été invités sur place par au moins un GIE).
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1/07/2008