Pendant la guerre du Pacifique (1941 - 1945) les passes les plus utilisées pour accéder au lagon avait été minées, pour prévenir les éventuelles entrées de navires et sous-marins Japonais.
Le 18 février 1942, à 21H50, le SNARK appareille du port de Sydney à destination de Nouméa. Ce cargo transporte une cargaison de balles de laine chargées à Adélaïde et Melbourne.
Ne recevant aucune réponse, le capitaine vire de bord et embouque la passe. Vers 9H30, après avoir dépassé le petit phare du récif Tabou, une terrible explosion secoue le bâtiment par le travers bâbord, juste sous la passerelle.
Avec précipitation, le canot de sauvetage de Tribord est écarté puis abessé. Les 35 hommes d'équipage se tassent dans l'embarcation. Le premier Maître d'hôtel et l'officier en 3ème se plaignent de légères blessures. Le capitaine est consterné, il ignorait que les passes principales de Boulari, Dumbéa et Uitoé ainsi que certains chenaux, étaient piégés.
Quelques jours auparavant, le mouilleur de mines Australien BUNGAREE, en avait immergé 2061 et seuls les services du port de Nouméa et la marine des Forces Navales de la France Libre connaissaient les emplacements précis de ces engins.
Un contre-torpilleur Américain et plusieurs bateaux à moteur convergent vers le navire sinistré, qui commence à donner sérieusement de la bande à Bâbord.
Le capitaine du Motor Ship SNARK, avec quelques uns de des marins, remontent à bord. Le pilote, enfin présent, conseille de mouiller l'ancre bâbord, le temps de frapper une haussière, ce qui permet au contre-torpilleur de tenter le remorquage jusqu'au port de Nouméa.
Après deux milles de progression, celle-ci cède, le cargo dérive aussitôt, poussé par un vent de Sud-Ouest de force 4 et s'échoue à proximité d'un récif de corail qui porte aujourd'hui son nom.
Cible d'entraînement pour l'aviation américaine ? pétardage ultérieur et volontaire ? Oeuvre du temps et des cyclones ? L'épave du SNARK n'est aujoud'hui qu'un amas de ferraille enchevêtrée. Il repose sur un fond plat et dur par 10 mètres de profondeur.
L'étrave brisée vers la surface reste la seule partie bien conservée.
Les moteurs, les mâts de charge, le safran du gouvernail sont identifiables.
Près de la poupe, apparaissait une pale d'hélice couverte de concrétions, elle a disparue il y a quelques années.
Une faune importante et variée évolue autour et dans les nombreuses tôles de la coque, abris providentiels.
Quelques fois, après de violent "coups d'Ouest", apparaît une bouteille de Coca des années de guerre...
Sources : "NAUFRAGES EN NOUVELLE-CALEDONIE"
Association "Fortunes de Mer Calédoniennes"
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