"NAOKO POINT"

Situé à moins d'un mille nautique du récif Tabou,
comme surgi de nulle part,
il y a une remontée soudaine,
de -26 mètres à -14 mètres...
Régulièrement, sur cette route, l'écho-sondeur de l'IMPERATOR montait en flèche vers la surface.
Depuis longtemps, sans pouvoir réduire l'allure, j'avais relevé la position de cette anomalie ; mais il me paraissait aléatoire de retrouver ce point, au milieu de nulle part...

Sur mon écran, le tracé était le même que lorsque nous passions sur une grosse épave, telle que la Dieppoise.
Etait-ce une épave de la dernière guerre ? Un bateau ? Un avion ?
Une chose était certaine, ça ne pouvait qu'être intéressant, vu la configuration des lieux : aucun récif alentour, proximité du chenal du phare Amédée, courant.

Presque deux ans se sont écoulés, avant que des conditions exceptionnelles m'incitent à réduire les gaz et à faire demi-tour, dans notre sillage parfais, sur une mer d'huile.

Naoko est encore équipée après ses deux plongées matinales, elle change rapidement de bouteille, se tient prête et saute à l'eau à mon signal. Elle disparait... Nous attendons.

Après une longue quinzaine de minutes, elle refait surface, en essayant visiblement de se tenir à la verticale du site, pour y jeter quelques derniers coups d'oeil, entrecoupés de regards dans notre direction.

Alors ?.. Elle n'est pas remontée à bord que je la questionne déjà.
Elle me lance : "requins, barracoudas, plein de poissons, énorme patate...".
Je suis étonné par la présence de requins Dagsit à l'intérieur du Lagon, l'endroit doit vraiment être intéressant et poissonneux.
Ok, décision est prise : demain sortie journée et photos ! Vu le temps superbe, tous les plongeurs sont ravis, ils ont tous prévus de revenir le lendemain.

24 heures se sont vite écoulées, j'ai préparé mon matériel à bord du bateau, pendant que tout le monde était en plongée.
Problème de flash... Rien à faire, impossible de réparer. Il est 16H et les rayons lumineux déclinent sérieusement.
Tant pis, j'irai sans flash.

Je retrouve rapidement la position avec l'électronique du bord, une bouée est jetée et je saute à l'eau à mon tour. Je descends, je distingue une grosse masse sombre... Un banc de carangues vient dans ma direction, immédiatement suivi d'un banc de bécunes. Je me pose sur le fond de sable à 26 mètres, près d'une magnifique gorgone dont le rouge claquerait superbement avec mon flash... la patate en arrière plan. Pas de bol.

C'est étonnant, les poissons sont toujours là, autour de moi, ils se rapprochés à moins d 'un mètre dans mon dos. Des ludjans arrivent, ils tournent dans tous les sens et commencent à me suivre lorsque je me déplace. Comme si je les nourrissais, mais il n'en est rien. Aucun poisson n'a d'appréhension : ils viennent me voir... Ce coin n'a jamais été chassé ! D'ailleurs comment aurait-il pu être trouvé ?
10 mètres plus loin je marque un autre arrêt, près d'un magnifique arbre de corail vert ; les barracoudas sont de retour, ils viennent lentement dans ma direction, j'ai l'oeil dans mon boîtier et lorsque je m'extirpe de la focale de 11mm, ils ne sont qu'à une longueur de bras.

Je continue le tour de la patate, et je vois que je suis déjà à 20 minutes de plongée... C'est le temps maximum que j'avais annoncé avant de sauter à l'eau. Il faut remonter. La suite vous appartient.

Raoul MONTHOUEL
NOUMEA DIVING

Le côté S/E avec un beau corail rouge en premier plan, des chirurgiens tournent partout.
La "patate" près de son sommet, traversé par une sorte de sentier bordé de coraux rouges et d'autres noirs.
Fond de sable à 26 m, corail fouet et arbre de corail noir (hauteur env. 1 m).
Banc de carangues en chasse, côté N/E.
Le soleil est bas, en fin d'après-midi...
Les ludjans se rapprochent et vont me suivre.
Sur la photo de droite, on voit le banc de barracoudas qui arrive, par en haut.
Un magnifique arbre de corail, d'environ 1,5 m de haut, au pied de la "patate".
Une très belle table de corail, les chirurgiens en arrière-plan. L'endroit est sympa.
Le banc de barracoudas va s'approcher à une longueur de bras. Il semble rester en permanence autour de la patate.
Début de sentier bordé de coraux, sur le flanc Ouest, puis virage à gauche, en grimpant près du sommet, pour le traverser de part en part.
Bien dommage que je n'avais pas de flash, les couleurs auraient été splendides... La prochaine fois !